pouvons espérer, que nous pouvons croire qu’il y a quelque chose
qui peut continuer après la mort.
Cependant il faut dire aussi : « Nous
n’en savons rien ! » Il n’y a aucun
moyen de savoir ce qui va se passer.
Il ne faut donc pas prendre ces
explications au pied de la lettre ?
O.B. Le danger est que ces mythes,
ces histoires que nous avons inven-tées pour comprendre la résurrection deviennent une réalité.
La seule chose que nous pouvons savoir de la résurrection,
c’est que nous n’en savons rien.
Pouvons-nous dire que cette nouvelle vie commence dès que nous
adhérons au Christ ?
O.B. L’idée est de se dire qu’au mo-
ment où nous nous convertissons
commence une vie différente et de
meilleure qualité. Tout le ministère
de Jésus, ses miracles, ses guérisons,
lorsqu’il multiplie le pain et le vin,
tout cela ce sont des signes de cette
qualité de vie qui serait possible dès
maintenant. Nous avons tous de
ces moments de grâce qui sont des
résurrections. Dans nos relations,
dans notre sexualité… J’aime bien
ce passage de la transfiguration
où Pierre et Jean voient Jésus tout
blanc. Ils sont heureux. Et nous aus-
si, nous connaissons tous des petits
moments où la vie est de meilleure
qualité. Nous aimerions que cela
dure tout le temps. Malheureuse-
ment, comme Pierre, Jean et Jésus,
nous devons redescendre de la
montagne. Mais un jour, ces petits
moments de résurrection, de grâce
deviendront notre quotidien.
Est-ce que l’espérance de la résurrection vous porte dans votre vie
quotidienne ?
O.B. Je ne table pas sur quelque
chose après. J’aimerais que ma vie
soit meilleure maintenant. Et s’il y
a quelque chose après, tant mieux.
Mais franchement, ce n’est pas cette
récompense-là qui conditionne
mon comportement d’aujourd’hui.
Il y a quelque temps, un membre
de ma famille, qui était très prati-quant, est mort. Il était âgé. Pourtant, il s’est battu jusqu’au bout. Il
se plaignait. Il affirmait que la mort
était injuste. Certains membres de
ma famille ne comprenaient pas
qu’un chrétien puisse réagir ainsi
face à la mort. Pas moi. Jésus lui-même n’a pas accepté sa mort de
manière très sereine. Jésus ne pen-sait pas ressusciter. Enfin, probablement pas. Tout se termine par cette
phrase : « Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné ? » S’il
y a un intérêt à la résurrection, il ré-side dans le ici et maintenant.
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Souvenons-nous donc que chaque fois qu’il est fait mention
seulement de la mort de Jésus-Christ, ce qui concerne
la résurrection y est inclus ; de même, à l’inverse, quand
la résurrection seule est nommée, elle implique tout ce qui
se rapporte spécialement à la mort. Mais, parce que
Jésus-Christ en ressuscitant a acquis la palme de la victoire,
qui fait qu’il est « la résurrection et la vie », Paul explique et
maintient, à juste titre, que la foi serait anéantie et l’Évangile
ne serait que tromperie et mensonge, si nous n’étions pas
persuadés, dans nos coeurs, de la résurrection de Jésus-Christ
(1 Cor 15, 17). C’est pourquoi, dans un autre passage,
après s’être glorifié que la mort de Jésus-Christ nous protège
des craintes de condamnation qui nous troublent, il ajoute,
pour amplifier son propos : « Jésus-Christ est celui qui est
mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu,
et il intercède pour nous. » (Rm 8, 34)
- Calvin, Institution de la religion chrétienne,
livre II, chapitre XVI, 13
V
O
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P
O
P Anne-Marie Carmoy
Anne-Marie demeure à Québec. Elle est membre de l’Église Unie
St-Pierre. Elle est originaire de Belgique. Ancienne fonctionnaire
du gouvernement des États-Unis, elle est maintenant à la retraite.
Anne-Marie croit en la résurrection. Pour elle, « le miracle de la
résurrection est la pierre angulaire, la fondation même de la foi ».
Anne-Marie voit dans la résurrection l’accomplissement des
prophéties bibliques qui accompagnent le Peuple de Dieu.
Elle croit que le corps meurt mais que l’esprit ne meurt pas.
« C’est une promesse que le Christ a faite. Il nous a dit qu’il
y a plusieurs demeures dans la maison de son Père. Qu’il allait
préparer notre place. Il y a plusieurs endroits dans la Bible
où on évoque la résurrection. » Anne-Marie croit que la résurrection
est offerte à tous. « Nous ne sommes pas membres d’une secte
d’élus. Jésus a dit à plusieurs reprises qu’il n’était pas venu
uniquement pour les Juifs. Il était là aussi pour les Gentils.
D’ailleurs, il invitait des gens “peu recommandables” à sa table »,
fait-elle remarquer.