L’an 2014 s’est terminé par l’accord
de Lima, signé en décembre dernier, qui propose un processus de
réduction des gaz à effet de serre
(GES) avec des cibles concrètes
que devront s’engager à respecter
tous les pays, riches ou pauvres,
les uns face aux autres. Cette obligation morale de se sentir collectivement responsables les uns
des autres a été jugée comme une
« percée importante », un consensus historique qui laisse l’initiative,
avec des contributions nationales, à
chaque pays plutôt que d’imposer
des cibles comme le faisaient les accords de Copenhague ou de Kyoto
(ce qui n’a pas fonctionné), des réductions prédéterminées à court
terme. La stratégie à long terme
adoptée est donc de laisser chaque
pays libre de définir sa contribution
à la réduction des GES, en fonction
de son économie. Une méthode
douce plutôt qu’une imposition
extérieure, en espérant que
l’exemple des uns et la culpabilité
(et les opinions publiques) finiront
par avoir l’effet désiré. On entretient
l’espoir qu’il y aura, à l’échelle mon-diale, un effet d’entraînement.
Nous savons que la prochaine
grande rencontre internationale sur
les changements climatiques, après
celle de Lima, sera celle de Paris en
décembre de cette année. Plusieurs
groupes écologistes n’hésitent pas à
parler de la rencontre de la dernière
chance. Il s’agira ni plus ni moins
que de remplacer l’accord de Kyoto,
devenu caduc. Est-ce réalisable ?
Nous devons inverser la ten-
dance, et nous le pourrons seule-
ment si nous agissons très rapide-
ment et tous ensemble. Il nous reste
quelques mois avant le Sommet
de Paris, qui donnera (ou non) le
point de départ de notre riposte au
changement climatique. Six mois,
ce n’est pas long : il faut donc agir
vite ! Et ce ne sera pas facile.
Les Églises vertes
Le 15 avril dernier s’est tenu à Québec le troisième Colloque des Églises vertes sous le thème : Créer un
climat d’espoir. Environ 200 membres de diverses Églises s’y sont ras-semblés pour réfléchir aux enjeux
environnementaux et échanger sur
les pistes d’action entreprises par
les Églises. La journée s’est terminée par un temps de prière pour
la sauvegarde de la Création. Une
déclaration commune de plusieurs
Églises a été diffusée lors de ce colloque, une première sur la question
environnementale :
Nous croyons que cet univers
grandiose, majestueux et mysté-rieux est l’oeuvre unique et solen-nelle de Dieu.
Nous nous émerveillons de voir
les signes de la présence de ce Dieu
de bonté dans les splendeurs de
la Nature, dans l’extraordinaire
foisonnement de la vie sous des my-riades de formes.
Nous témoignons que ce Dieu
créateur a placé les êtres humains
sur la Terre pour prendre soin les
uns des autres et pour prendre soin
de la Création.
Nous affirmons que toute violence contre tout être humain est
une violence envers Dieu même
et que toute atteinte à cette belle
nature est une atteinte envers Dieu
même.
Nous dénonçons avec vigueur la
pollution sous toutes ses formes,
la surexploitation éhontée des ressources, la consommation effrénée
et le gaspillage dévastateur ; et particulièrement, notre contexte pro-pre, nous dénonçons l’exploitation
scandaleuse des sables bitumineux,
une source d’énergie extrêmement
polluante et dommageable, et le
transport de ce « pétrole sale » par
l’oléoduc Énergie Est de TransCa-nada à travers de vastes territoires,
en menaçant gravement l’habitat
et le bien-être de la faune, de la
flore et des populations humaines.
Enfin, nous nous lamentons de ce
que les Églises chrétiennes n’ont pas
toujours respecté comme il se devait
le commandement évangélique de
prendre soin de la Création, et nous
enjoignons donc toutes les Églises
et toutes les autres communautés de foi sur toute la terre, en un
esprit prophétique, à dénoncer les
attaques des exploiteurs-abuseurs
du sol, des mers et des airs, et de
s’unir en une même espérance et
un même amour dans cette cause
commune de la sauvegarde et de la
guérison de la Création.
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Ouverture de la conférence de Lima en 2014
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3e Colloque
des Églises vertes