Groupe de louange à l’Église Unie Saint-Marc, dirigé par la Sr Magarette Corsaire,
membre du conseil de cette paroisse.
EDWARD On ne sait pas encore,
c’est juste l’inconnu en ce moment.
Je me dis que l’essentiel est de faire
le travail sur le terrain, et je me
concentre à faire ça.
JOËLLE Quelles sont à tes yeux
les priorités sur le terrain dans ce
contexte-ci?
EDWARD Notre réalité à Ottawa
est particulière. Je dirais que 75 %
de ma paroisse, ce sont des Afri-
cains, de nouveaux immigrants.
Eux, ils n’ont aucune réticence face
à l’anglais. Au contraire, ils aiment
apprendre l’anglais. On offre des
cours de conversation en anglais,
dans notre paroisse. Ils aimeraient
d’ailleurs, je crois, que nos cultes
soient plus bilingues. Les nouveaux
immigrants, quand ils arrivent,
pensent qu’ils doivent apprendre
l’anglais pour bien vivre au Cana-
da. À Ottawa, on n’a pas les mêmes
réalités qu’au Québec.
JOËLLE Je pense que ce serait une
richesse aussi si nos Églises fran-
cophones enseignaient le français
à nos Églises anglophones. Dans
mon groupe de jeunes, à Verdun,
certains avaient de la difficulté à se
trouver un emploi parce qu’ils ne
parlaient pas suffisamment fran-
çais. Alors, pendant l’été, le groupe
se transformait en ce que les jeunes
appelaient le French Thingy, où
on pratiquait le français avec des
activités ludiques, artistiques ou
culturelles. C’était une expérience
positive du français. Pour ceux qui
avaient une gêne par rapport à la
pratique du français, ça devenait
un endroit sécuritaire où ils pouvaient apprendre à aimer la langue.
On a à offrir notre langue et notre
culture. Il ne faut pas seulement
qu’on le voie comme quelque chose
à protéger, mais également comme
quelque chose à offrir. C’est quand
on abandonne les antagonismes et
qu’on va plus vers la connaissance
mutuelle qu’il y a moyen de bâtir
des ponts. Un projet comme le
Ministère régional des Laurentides
fait partie de ce genre d’ouverture,
parce qu’il y a un partenariat per-
manent. J’aimerais avoir ton point
de vue sur l’avenir des franco-
phones dans l’Église Unie, Edward.
Crois-tu que nous sommes appelés
à être plus nombreux ou à dispa-
raître?
EDWARD J’espère qu’on est appelés
à être plus nombreux. Je pense que
c’est possible. Cependant, on est
à un tournant très important. En
ce moment, on change les struc-
tures. Il faudrait que l’Église Unie
se penche sur ce problème, pour
intégrer la francophonie un peu
mieux. Si les regroupements sont
régionaux, que vont devenir les pa-
roisses où il y a des francophones à
l’extérieur du Québec?
JOËLLE Crois-tu que sans Consis-
toire Laurentien nous serons noyés
dans une mer anglophone? Ou
est-ce qu’on pourrait penser que
ce serait une bonne chose qu’en
fait les francophones investissent
les structures anglophones plutôt
On en parle ailleurs
MINORITéS ET SOCIéTé
Minorités linguistiques et
société/Linguistic Minorities and Society
« Minorités majoritaires et majorités minoritaires : des
oxymorons? »
Aujourd’hui Credo, Automne 2017
« Option-études Châteauguay »