On parle de communauté de foi.
Mais toutes ces personnes-là qui
participent aux projets communautaires, elles ne vont pas donner à la
dîme, non plus.
STÉPHANE Tout ce qui se fait à
côté, ça ne paraît pas dans les statistiques, et cela nourrit la peur
que l’Église meure. Et le réflexe,
c’est un peu comme dans les vieux
westerns, de mettre les wagons en
cercle et de se protéger. Mais moi je
trouve qu’on vit dans un temps excitant. Il y a plein de choses qui se
font, il y a quelque chose qui est en
train de se créer, même si on ne le
distingue pas tout à fait. Peut-être
que l’Église telle qu’on l’a connue
au cours des derniers siècles est en
train de mourir. Mais cela ne veut
pas dire que la foi et la spiritualité
sont en train de mourir. Mais ce
qui se fait, on a de la misère à en
faire la promotion, même à l’inté-rieur de l’Église. Au lieu de passer
15 heures à discuter de comment
revitaliser l’Église, donnez-moi
15 heures de ce qui se fait déjà.
DAVID Je suis d’accord, j’aime
ça, moi. Aussi, j’aimerais qu’on
ait davantage de possibilités de
partage qui ne soient pas dans une
structure formelle. Même par des
conversations minimales comme
celle que nous avons aujourd’hui,
je suis édifié. Un peu aussi comme
ce que Stéphane a décrit et qui se
passe à Ottawa. Dans notre cas,
ce serait bien que cela se passe en
français et en anglais, pour mélanger des communautés, brasser
le tableau, le voir différemment.
J’ai peur que nous nous isolions,
alors que nous avons besoin l’un
de l’autre, et la structure nous
empêche, je trouve, de travailler ensemble. Elle ne nous met
pas en relation de coeur, d’esprit,
de prière, de fraternité… et là je
cherche un terme qui inclurait à
la fois les hommes et les femmes.
On a un peu peur de faire appel
l’un à l’autre. On s’écoute peu, on
se connaît mal. Alors que là, je
connais Stéphane un peu plus, je
connais Helga un peu plus. On sera
plus portés à s’aider, à s’encourager,
tout simplement, sans drame.
STÉPHANE Il faut des moments où
on décide que rien de concret n’a à
être produit. Peut-être que quelque
chose va émerger, peut-être pas.
Mais l’idée est d’avoir un espace
libre.
HELGA Ce genre de rapprochement me fait aussi réaliser que ce
n’est pas juste nous qui voyons les
choses comme ça. Alors, se rencontrer, ça nous aide, ça nous donne
des forces.
PARLANT DE RELATIONS,
QU’EN EST-IL DES LIENS
INTERGÉNÉRATIONNELS?
LE RELAIS SE FERA-T-IL S’IL N’Y A PAS DE
PARTENAIRES?
STÉPHANE C’est la préoccupa-tion qui m’anime depuis plusieurs
années : comment rendre l’Église
pertinente pour les gens du
XXIe siècle. Quelles sont les pré-occupations d’aujourd’hui? Quelle
est la culture d’aujourd’hui? On a
autant à s’éduquer qu’à éduquer.
Et cela veut dire aller un peu à
contre-courant de ce qu’on m’a
enseigné. J’aurais peut-être plus
besoin d’un cours sur la médiation
que d’un autre cours sur l’Évangile
de Jean, par exemple.
HELGA On veut que les personnes
âgées qui viennent à Camino
puissent travailler avec les plus
jeunes. Qu’elles partagent leur
savoir et leur expérience, et que
les plus jeunes leur enseignent,
par exemple, comment utiliser les
technologies ou les informent de
nouvelles réalités du monde actuel.
À compter de septembre, la communauté de base de Ville Saint-Laurent va faire des activités pour
les enfants, de toutes les nationali-tés. Ces activités vont se dérouler
en français, et aussi en anglais. On
aurait besoin de formation, entre
autres, pour nos jeunes qui sont
moniteurs durant nos camps de
vacances. Nos bénévoles sont des
jeunes qui ont grandi dans l’Église
et ont participé, mais ils n’ont pas
une formation pour être leaders des
jeunes. Il faudrait les former pour
qu’ils puissent vraiment assumer ce
rôle avec confiance. Il y a une nouvelle génération qui grandit, là, qui
a 10-12 ans, et je vois aussi en ce
moment deux adolescents qui ont
un leadership naturel, mais comment leur donner des outils? J’ai
commencé à chercher des formations, mais je n’ai pas encore trouvé
de voie d’entrée pour eux.
DAVID Nous, nous sommes en
relation avec le Repaire jeunesse
Dawson, qui ont, eux, toute la formation et le leadership. On fait ça
à tous les niveaux, quand il y a une
expertise qu’on n’a pas. On fait ça
DO
S
S
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ER