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Un accueil
radicalement divin
rappelez-vous que vous étiez des étrangers en Égypte. »
(Deutéronome 10, 19)
Le concept du speed dating per- met aux célibataires d’« écono-miser » temps et énergie en se faisant rapidement une opinion d’une
nouvelle personne. La cloche sonne
aux 5 minutes pour changer de par-tenaire de discussion ; tous sont
soumis au stress du jugement rapide
qui ne reconnaît pas grand-chose
d’eux-mêmes, rares sont ceux qui en
ressortent avec l’impression d’avoir
été reconnus pour ce qu’ils sont.
Récemment, des jeunes qui ne
connaissent pas l’Église Unie m’ont
soumis à une rafale de questions
au rythme similaire. Ils insistaient
pour que je leur liste des critères
stricts et radicaux d’identité
et de pratique pour être acceptés dans l’Église. J’ai bien
ri quand ils m’ont dit que
le commandement « aimer
Dieu de tout son coeur et son
prochain comme soi-même »
semblait trop simple !
Dans ce verset du Deutéronome, Dieu dit : aime les
étrangers, ceux qui sont différents de toi, parce que toi
aussi dans ta vie, tu as déjà
été différent des autres et tu
le seras encore.
Nous sommes faits de la même
argile que l’autre, et nous ressem-
blons à Dieu, comme l’autre. Nous
avons trois grands points en com-
mun avec Dieu : comme Dieu, nous
sommes des êtres qui nouent des
relations ; comme Dieu, nous som-
mes interdépendants, car personne
n’est autosuffisant, nous avons be-
soin des autres ; comme Dieu, nous
sommes vulnérables (si vous pen-
sez que Dieu n’est pas vulnérable,
souvenez-vous de la croix !). Tout
être qui est capable de nouer des
relations, qui a besoin des autres
et qui est vulnérable ressemble à
Dieu. Qui sommes-nous alors pour
rejeter ceux qui sont comme nous
parce qu’ils ressemblent à Dieu ? Ce
qui nous rend unique n’est pas fait
pour nous isoler des autres.
Nous avons souligné en mai
la Journée internationale contre
l’homophobie et la transphobie.
Notre société a fait beaucoup de
progrès, c’est vrai. J’entends pour-
tant encore des remarques de gens
qui veulent bien être charitables,
mais qui ne comprennent pas vrai-
ment ; ils disent à un homosexuel :
« Ah, moi, je n’ai pas de problème
avec toi, je respecte ton choix. »
On pourrait répondre : « Ça tombe
bien, moi aussi je respecte votre
choix d’avoir les yeux bleus. » Com-
me les hétérosexuels, les personnes
homosexuelles, bisexuelles et trans
n’ont pas de pouvoir sur leur orien-
tation ou leur identité sexuelle, mais
elles ont le pouvoir de choisir com-
ment vivre cet amour qui est en
elles, et peuvent choisir de le vivre
avec Dieu ou sans Dieu. C’est tou-
jours un choix difficile et courageux
de vivre une vie authentique ; un
choix de répondre à l’appel de Dieu,
qui les appelle tout autant que nous
à être heureuses, à promouvoir et à
échanger l’amour, à l’image de Dieu.
Aujourd’hui, on a abandonné
l’idée de vouloir comprendre et
expliquer toute la variété des
différences. Mais notre devoir
d’accueil radical n’est jamais fini.
Aujourd’hui, on commence
de plus en plus à parler de
transphobie parce que les
défis de l’ignorance et de
l’intolérance se portent
maintenant sur les personnes trans.
La Parole de Dieu ne dit
pas « Aimez seulement ceux
que vous comprenez » Nous
ne sommes pas des experts
au sujet de tous les défis humains, mais nous apprenons
en accompagnant les autres,
qui à leur tour apprennent
que dans l’Église Unie, on ne fait
pas du speed dating, parce que les
gens qui croisent notre chemin
pour grandir et nous faire grandir méritent qu’on prenne le temps
de se connaître : ils ressemblent à
Dieu, comme nous. C’est la sou-plesse de l’accueil qui fait que
l’Amour est vraiment divin. Radicalement divin.