Les rencontres en famille sont des moments à la fois
privilégiés et imprévisibles. Nous
ne savons jamais exactement à
quoi nous attendre. Parfois, ces
rencontres sont jubilatoires du
début à la fin et parfois, cela
commence bien mais finit mal.
Le plus souvent, c’est un mélange
des deux.
Il en est de même avec les
rencontres « en famille » de
l’Église Unie du Canada, un
fait que j’ai pu encore une fois
constater lors de l’assemblée
annuelle du Synode Montréal et
Ottawa à la fin du mois de mai.
Ce fut un plaisir d’y rencontrer
plusieurs membres de la famille
francophone et bilingue du
Synode pour explorer le thème de
la réunion : « la prière ». Pendant
les sessions plénières et les
cultes, nous avons bénéficié des
occasions de prier autrement, soit
inspirés par l’enthousiasme des
jeunes avec leur cri de « Wow »
qui retentissait pendant les prières,
soit avec la rabbine qui nous a
fait prier avec notre corps, (notre
« outil de prière », comme elle
l’appelle) en nous faisant bien
nous centrer sur nos pieds et
danser, conscients des odeurs,
des sensations tactiles et des sons
autour de nous.
Nous avons participé à un
« conseil de famille » au sujet
de la Révision globale où nous
avons pu partager nos idées
autour des tables et au micro,
aussi bien qu’en ligne avec
SurveyMonkey. Nous n’étions
pas tous d’accord, ni avec
ce que nous trouvions dans
le document de discussion,
ni avec la méthodologie du
Groupe de travail sur la
révision globale. Mais nous
étions tous d’accord pour saluer
l’effort de l’une des nôtres, Cathy
Hamilton, présidente du comité.
Nous voulions débattre des
questions et du processus, mais
nous avons fait preuve de respect
pour le travail gigantesque
qu’elle a fait.
Et comme souvent, la dispute
a commencé. Cette fois-ci, ce fut
un appel passionné pour soutenir
neuf enfants dans deux familles
aux Philippines laissés sans pères.
Leurs pères ont été assassinés
parce qu’ils résistaient aux
compagnies minières qui essaient
d’exproprier les terrains des
agriculteurs. L’appel à l’aide fut
lancé à la suite d’une présentation
par Shaun Friday de l’Initiative
Beaconsfield, un projet solidaire
avec des Philippins-es qui
résistent aux abus des sociétés
minières canadiennes. Le processus suivi lors du vote pour
l’attribution d’une somme de
20 000 fut remis en question
le lendemain et a vu s’opposer
deux groupes d’opinions lors
de ce débat. Comme pour
toute dispute familiale, nous en
parlerons encore longtemps
dans l’avenir, chacun-e avec son
propre point de vue.
En effet, au coeur des tensions
dans une famille, il y a souvent
une question de finances. Dans
la famille du Synode M&O,
il y a depuis longtemps des conflits
liés à la question du partage
des biens communs. Certains
consistoires ont des ressources
financières qui dépassent leurs
besoins, d’autres n’en ont pas
assez pour assurer leur ministère.
La question qui se pose est :
notre famille de foi va-t-elle suivre
l’Évangile et répondre aux appels
demandant de partager notre
pain et nos poissons Sommes-nous prêts à accepter le défi et
l’occasion de nous lancer comme
missionnaires francophones
et bilingues dans une société
hautement sécularisée
Sommes-nous prêts à soutenir
financièrement ces missions et
ces missionnaires partout dans
le Synode et pas seulement autour
de la table des proches parents
Espérons que nos conversations
avec les représentants du Groupe
de travail sur la révision globale
à ce sujet porteront leurs fruits.
Le Groupe de travail est à
l’écoute. Voyons ce qui paraîtra
dans leur rapport cet automne
et la réponse de nos frères et
soeurs au Québec concernant
ces recommandations.
Un pique-nique
en famille